« Le gouvernement ne s’occupera probablement pas de beaucoup de cela maintenant, car il enverra la milice en grand nombre dans l’intérêt du maintien de la stabilité. La milice au niveau du comté prendra le relais à partir d’ici, donc c’est effectivement une forme de contrôle militaire. »
Pendant les Jeux Olympiques, alors que le monde regardait vers la Chine, la découverte d’une mère de famille enchaînée dans un village de la province du Jiangsu avait bouleversé la communauté internationale. Mère de 8 enfants, la victime était originaire d’un village de la province du Yunnan, à 2 000 km de l’endroit où elle a été découverte.
Diffusée fin janvier sur les réseaux sociaux, une video revelait une femme, en grande détresse psychologique, attachée par le cou dans une grange. « Imaginez ce que cette dame a subi par ces températures. Qu’est devenu notre amour fraternel ? », s’interrogeait le blogueur qui avait mis en ligne la vidéo.
Les autorités provinciales s’étaient alors engagées dans un communiqué à « découvrir toute la vérité et à sanctionner sévèrement les actes criminels en question, (...) ne devront pas répondre les responsables ».
Son mari est suspecté de détention illégale. Un couple soupçonné d’enlèvement fait l’objet de poursuites en lien avec cette affaire.
Mais des sources de Radio Free Asia déclarent que « les autorités de la province de Jiangsu, dans l’est de la Chine, ont déployé une milice au niveau du comté pour boucler le village natal » de la victime. Plus de 100 personnes auraient été interrogées dans le cadre de la fuite d’informations au sujet de la victime.
Jiang Ziyang, commentateur de l’actualité du Jiangsu, évoque « une forme de contrôle militaire » et pense que l’enquête n’aura pas lieu.
« Le gouvernement ne s’occupera probablement pas de beaucoup de cela maintenant, car il enverra la milice en grand nombre dans l’intérêt du maintien de la stabilité. La milice au niveau du comté prendra le relais à partir d’ici, donc c’est effectivement une forme de contrôle militaire. Je ne pense pas que l’enquête des autorités provinciales que les gens espéraient va avoir lieu maintenant. »
Il serait désormais devenu difficile de parler de la traite des femmes et des mariages forcés dans cette région. « Il est très difficile d’envoyer quoi que ce soit maintenant », explique Jiang Ziyang qui évoque « les censeurs du gouvernement » et ajoute, « il y a quelque temps, nous écrivions tellement de messages, mais maintenant, nous ne pouvons plus rien publier, ce qui est très effrayant ».
M.C. (avec AFP)